I can't find the words to say. But they're overdue.
J'ai rien à écrire. J'ai des instants de sérénité, instants libérateurs, ces quelques minutes par semaines où je peux vraiment réfléchir et me dire que rien ne cloche dans ma vie. Le reste du temps n'est pas vraiment triste ou malheureux. Simplement vide. Vide de tout sentiment. Il y a toujours un certain degré de malaise à ressentir autant de vide. Je suis totalement amorphe, apathique. Ma vie ne fait aucun sens. Je me réveille péniblement, passe 45 minutes à essayer d'être la plus belle possible. Pour rien, soit dit en passant. Je ne me sens jamais plus belle pour autant, c'est juste une sorte d'habitude, comme pour épargner au monde la vision de l'épave que je suis à l'intérieur. Je vais en classe, dessine (ce qui est logique pour une étudiante en art), dessine jusqu'à s'en faire saigner les doigts, ressort. Parle quelques instants avec ses amis. Je repart chez moi, oubliant dans l'instant les conversations futiles que j'ai eu. Je m'assoie devant mon piano, pratique un peu. Puis la lassitude prend le dessus. Je me met à dessiner. La lassitude revient, encore plus forte. Alors je vais marcher. Marcher jusqu'à crever les semelles, marcher jusqu'à me perdre. Marcher pour ne pas réfléchir, penser à des choses tellement futiles que je les oublies sur le champ. Marcher pour trouver un but quelconque, marcher pour éprouver ne serait-ce qu'un sentiment. Ça fait bien longtemps que je n'ai rien vécu de vrai. D'intense bonheur. Il y a un mois environs, j'ai été dans un intense malheur. Maintenant, je ne ressent plus rien. Et, par le fait même, je ne peux pas m'en inquieter, mais me choquer, m'en attrister. Je ne ressent plus rien. Pourquoi je changerais ça? Ce n'est pas du malheur. Mais je ne suis pas heureuse non plus. Je suppose que je ne suis pas la seule.